21 février 2006

Mauritanie : Promesses à l’épreuve des faits

Salam

Mauritanie : Promesses à l’épreuve des faits

Contrairement à Hélène Johnson, qui dés l’aube de son investiture aux hautes instances du Liberia a voulu conduire son pays vers une nouvelle ère démocratique, Ely Ould Mohamed Vall, somnole encore devant le système politique le plus abominable et le plus médiocre d’ouest africain.

Pourtant le président du CMDJ avait prôné un discours prometteur, voir euphorique, mais hélas !

Qu’en est-il de la transition que tout le monde croyait ?

Fallait-il être sceptique ?

Je me permet ici d’attirer l’attention de nos lecteurs sur quelques points sombres qui continuent encore de miner en profondeur la mauritanie.

Il est du devoir de tout patriote de ce pays de se poser actuellement la question de savoir quel sera le devenir de la Mauritanie au lendemain de l’élection présidentielle ?

Sans rappeler ici la triste affaire d’épuration ethnique des années 90, dont le vent a balayé sur son passage, toutes les grandes figures halpoulares, soninkés et wolofs du seule fait de leur appartenance culturelle ou ethnique, notre discours va s’appesantir sur le système ségrégationniste et l’impunité sans fin, qui perdure dans ce pays où la corruption, la politique de la main tendue, la vente des stupéfiants, des biens impurs, de la drogue, de la prostitution, gaspillage des deniers publics, distributions arbitraires des postes, épuration ethnique, exclusion des noirs à tous les niveaux (alors qu’ils représentent plus de 73% de la population), meurtre, enlèvements, fraudes électorales, falsifications des documents administratifs, viols sur mineurs avec son corollaire de contamination des virus de tous genres sont les quotidiens des citoyens innocents et pieux.

La révolution du palais intervenue il y’a six mois n’a pratiquement rien changé encore, pire Ely Ould Mohamed Vall refuse que les pages sombres de l’ancien régime soient ouvertes et par conséquent, il protége les criminels.

faut-il appeler les bombes de BUSH pour déloger ces derniers tel qu’il s’est passé en Irak ?

Le coup d’arrêt donné à la politique aveugle d’Ould Taya n’aller avoir un sens que si le gouvernement d’alors était balayé et auditionné par le parlement pour répondre aux innombrables crimes commis dans les deux dernières décennies.

Je suis particulièrement choqué de voir des criminels de tous genres avec leurs sales mains, entachées de sang, diriger encore ce pays, traumatisé par a dictature et spolié par la mauvaise gestion. Que cela s’arrête. Nous ne voulons plus. Nous ne pouvons plus !

Quel sort doit être réservé aux délinquants en puissance, condamnés aujourd’hui à aller à la quête de nouveaux repères ?

Ceux qui n’avaient à léguer à leur postérité que de la folie de grandeur, de l’orgueil, de détournement, et de mimétisme. Politiciens sans pensée politique, sans conviction, sans idéologie ne peuvent être que condamné à mourir de froid.

Si leur reconstruction est possible, cela prendra du temps.

La Mauritanie a besoin d’un parlement qui lui représente dans sa diversité culturelle et ethnique, pas seulement maure et coloré de quelques nègres corrompus, qui ont accepté d’oublier le sang des martyrs (Sy, Ba, Sarr).

Je ne peut tolérer les petits négros, qui épaulaient Ould Taya et l’accompagnaient dans ses tournées auprès du bord du fleuve (où on dénombre de milliers de veuves et d’orphelins), alors qu’ils ont perdu certainement un proche. L’histoire retiendra leurs noms.

Ces derniers temps on parle souvent d’une possible rencontre entre Taya et Ely ould Vall, je me demande pourquoi, si ce n’est pour lui traduire devant un tribunal pénal international. Si les mauritaniens ne s’occupent pas de son cas de Taya, bientôt il s’occupera de leurs cas.

Seul un parlement élu en toute transparence, serait en mesure de procéder à la création d’une haute cour de justice, qui se chargera de juger les délinquants en puissance que nous ne lâcherons jamais.

Le peuple mauritanien a demandé justice, tel qu’il l’avait remarquablement fait pour Ely Ould Dah. Ce tortionnaire, qui croise journellement des orphelins et des veuves qui ne peuvent jamais lui pardonner (In chaalah djazâ uhu Djahannama).

Nul n’ignore qu’en Mauritanie, de nombreux responsables politiques ont vidé les caisses de l’Etat et que ces derniers continuent aujourd’hui à circuler comme si rien n’était. Ce qui n’est pas normale.

Une commission d’enquête s’impose en toute sérénité. Les possessions astronomiques constatées ne s’expliquent plus scientifiquement.

Si l’actuel gouvernement a préféré garder silence, c’est que certainement, elle n’est pas dupe. Le cas de Zeidane n’en est qu’une illustration de ces nombreux criminels, qui ne savent que spolier les biens de la Mauritanie.

Contrairement aux partisans de l’oubli, nous préférons que les responsables répondent à leurs actes devant le parlement et le peuple mauritanien. Les victimes et les ayants droits veulent les rencontrer. Qu’ils se regardent les yeux dans les yeux.

La réconciliation dont parlent certains ne serait possible que si la sanction pénale est infligée aux délinquants, c'est-à-dire à ceux-là qui ont commis des actes de tortures inhumains et caractères dégradants. Le traité de Rome signé, il y a bientôt huit ans recommande la sanction. Il vise à mettre fin l’impunité des dictateurs africains et leurs subordonnés et complices.

Je ne pourrais jamais croire la politique mauritanienne si les autorités en place n’ont pas accepté de coopérer avec les négro-mauritaniens. Il est temps que cesse cette ségrégation qui a traversé la vie de toutes les générations qui se sont succédées. Un gouvernement mauritanien totalement maure, avec trois ou quatre noirs de boucs émissaires, n’est pas convaincant. Cela ne s’explique pas. Mes frères l’heure n’est pas à l’optimisme.

De nos jours, la politique d’Ely Ould Mohamed Vall nourrit plus de méfiance que de confiance


Bruno Thiam

Source : Flamnet.

PS1 (note de l'éditeur du site)

Si j'ai publié cet article, en première page de ce blog, c’est que je pense qu'il est pertinent et présente un point de vue largement partagé non seulement par nos frères négro-mauritaniens, mais aussi les arabophones, épris de justice et qui oeuvrent pour une réconciliation basée sur le dialogue et la véritable l'intégration de nos frères négro-africains à la Communauté nationale dans tous les sens de ces termes.