23 janvier 2006

ahmed ould daddah : la folie des grandeurs et le pacte avec le diable.

Entre 1992 et 2003, ahmed ould daddah s’était fixé sur le discours qu’il avait, au départ, tenu et qui avait séduit des mauritaniens qui, pour certains d’entreeux, sont trop naïfs et, pour d’autres, devaient trouver un fonds pour commercer avec ould taya à coup d’aller/retour multi sens.

Pendant ce temps, ahmed n’avait pas de gros problèmes, je dirais, de survie : il n’avait pas encore découvert qu’il était dangereusement malade et pouvait, à coups sûrs,toujours compter sur l’un ou l’autre soutien financier. Après l’échec de ould hanenna ainsi que celui d’août 2004 et la mise en scène de lemgheity, ahmed, ayant découvert qu’il était gravement malade, les appuis financiers s’étant progressivement volatilisés, a tristement acquis la conviction qu’il fallait faire autrement. c’est ainsi que par le canal d’ahmed ould sidi baba, il a inauguré un nouveau terrain de compromission en ouvrant la voie à des négociations discrètes avec ould taya prétextant, à l’époque, lesnécessités exprimées lors du fameux forum du RDU.

Ahmed ould daddah se disait que, après tout, vaut mieux participer avec ould taya qui, manifestement, est indéboulonnable au vu de la multitude detentatives tous genres tenues à l’échec, plutôt que de mourir en quête d’un fauteuil qui deviant vraisemblablement une propriété éternelle de maaouiya.les appuis généreux des parents et piliers du régime de maaouiya ne se sont, alors, pas fait attendre.ahmed, dans cette perspective, ne voyait plus que le fauteuil du premier ministre d’un gouvernement dit de changement promis par maaouiya et les siens.déjà, clairement donc, vers la fin du règne de ould taya, ahmed ould daddah a montré d’une manière qui ne laisse aucun doute que, pour lui, le pouvoir, est la plus importante des finalités et ce, quel que soit le prix à payer.

Le mouvement du 3 août 2005 a coupé court à cette perspective en donnant naissance à une autre. l’engagement des militaires de limiter leur présenceau pouvoir à deux ans a été le détonateur de l’une des plus pitoyables expressions de la folie des grandeurs, maladie incurable d’ahmed ould daddah. Ahmed se voit depuis lors président démocratiquement élu, deux ans à l’avance, de la république islamique de mauritanie. c’est pour lui l’occasion de fêter les retrouvailles avec un pouvoir qui lui revient de droit, celui que les militaires lui ont, de force, enlevé en opérant, le 10 juillet 1978, un coup d’état par lequel ils avaient chassé son frère moktar.

Pour Ahmed, licencié en sciences économiques, ancient commissaire à l’OMVS, ancien directeur de sonimex, ancien gouverneur de la BCM, ancien ministre des finances dans un pays dirigé par son propre frère, lamauritanie est une propriété légitime de la famille daddah et il est inconcevable qu’elle puisse trouver un dirigeant qui ne descend pas de cette famille. c’est l’axe directeur de son programme politique : d’abord être président, jouir de son droit légitime,le reste vient après !!!

Aujourd’hui, ahmed croit avoir trouvé le chemin du fauteuil de ses rêves, son héritage légitime et pour que rien ne puisse entraver cette marche, il est prêtà tout, absolument tout.ahmed a donné, depuis les premiers jours, une directive à son parti, le parti d’ahmed, connu sous l’appellation RFD, suivant laquelle, il ne doit, enaucun cas, s’opposer à une volonté des militaires. tout ce que le CMJD fait, tout ce que son gouvernement fait, est, par essence, bon et le RFD trouve, parfois même à priori, qu’il colle parfaitement avec la vision du RFD et que, de ce fait, le RFD ne peut que le soutenir.

Il ne faut pas, surtout pas, fâcher les militaires et leur gouvernement sinon, vous risquez d’entraver la marche du chef, du futur président, ahmed, le seul ahmed qui existe en mauritanie parce que, pour le RFD, quand on dit ahmed c’est évidemmentahmed ould daddah.c’est de cette manière que les journées de concertation étaient géniales, une première dans l’histoire de l’humanité, bien pensées, bien organisées, ses résultats parfaits. la politique du gouvernement est sans reproche, des visions et conceptions sans précédents, un travail qui mérite le soutien et l’admiration de tous. la CENI est aussi remarquablement bien montée, les choix sont incontestables et le fait de lui avoir choisi un militaire comme président dénote, de la part des militaires, du point de vue du RFD, une sagesse platonicienne. le recensement est aussi une œuvre d’art, la méthodologie retenue mérite le prix nobel de statistiques pour l’année 2006.

Parallèlement à cela, ahmed s’emploie à preparer l’après mars 2007. il fait des alliances, toutes les alliances possibles et imaginables, même avec lediable. il s’est allié avec kaba ould elewa, symbole du système de maaouiya et chef artisan de toute sa machine de faux, de fraude et de gabegie.il collecte les CV de ses futurs collaborateurs, il promet, déjà, des postes publics. il attribue, à priori, des avantages économiques et fiscaux. il promet des découpages administratifs et dessine des carrières.

ould daddah n’oublie pas les questions tribales bien entendu et là, il a sa propre vision des choses. l’ensemble oulad ebieri qu’ahmed qualifie de «tribus pas comme les autres» est l’un des ensembles tribaux qui ne jouissent pas de chefferie traditionnelle clairement établie et ahmed trouve, dans ce fait, une occasion pour faire d’une pierre deux coups. dans la discrétion la plus absolue, ahmed négocie avec un certain cheikh mohamed el houssein plus connu par l’épaisseur de son palmarès d’aventures matrimoniales.cheikh mohamed el houssein appartient à la fraction idemijen de la tribu oulad ebieri. le colonel ould cheikh ould el alem, membre du CMJD et adjoint du chef d’état major de l’armée nationale appartient aussi à cette fraction. l’épouse d’ely ould mohamed vall madame oum kelthoum mint nah appartient elle aussi à cette même fraction.

Ahmed ould daddah, partant de cette réalité, croit que s’il arrive à faire positionner cheikh mohamed el houssein comme Chef général des oulad ebieri pourra bénéficier directement du soutien de celui-ci mais aussi et surtout du soutient de sa cousine première dame et de son mari de président.

Par ailleurs, et pour financer toutes ces entreprises, ahmed collecte de l’argent et, en la matière toutes les sources sont les bienvenues. des emissaires discrets ont déjà pris contact avec les plus grands hommes d’affaires, particulièrement de l’entourage de maaouiya. des assurances ont déjà été accordées ainsi que des promesses de traitements de faveur.la recherche de sous ne se limite, de toute évidence, pas aux sources nationales.

Ahmed a fait le tour du monde arabe. en arabie saoudite, ahmed a pris contact avec les grands groupes privés et leur a fait part de ce qu’il qualifie de «assurances officiels de réussite», entendez "le CMJD me soutient", et a, pour la cause, marchandé des avantages calculés en valeuractuelle. aux émirats arabes unis, ahmed a pris contact avec des groupes pétroliers possédant des intérêts en mauritanie et notamment le groupe al thani à qui il aurait proposé des faveurs évaluées en valeur actuelle.

Aujourd’hui, ahmed ould daddah se voit déjà president de la république. à ce titre, il se permet de faire le mauvais et même le très mauvais. qu’en sera-t-il si jamais – chose qui, sans aucun doute, ne dépasse pas la probabilité zéro – par malheur il accède au pouvoir ?

à mon avis, le pire est, certainement, à attendre.

Auteur : xoy

Source : le blog de X ould Y

PS
Plusieurs disaines de commentaires de cet article sont dejà publiés sur le blog de XoY, je vous invite à les lire au lien suivant : http://x-ould-y.blogspot.com/